Dossier
Des discussions anticipées aux directives anticipées… Ou des directives anticipées aux discussions anticipées ?
From Advance Discussions to the Advance Directives… Or from Advance Directives to Advance Discussions?
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Groupe hospitalier des Diaconesses, La Croix Saint-Simon, 12-18, rue du Sergent Bauchat, F-75012 Paris, France
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EA 3071, université de Strasbourg, groupe hospitalier sud-Axonais, centre hospitalier de Soissons, 46, avenue du Général-de-Gaulle, F-02209 Soissons, France
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EA 3071, université de Strasbourg, France
a e-mail : lcopel@hopital-dcss.org
b e-mail : cedexsalma.amamou@ch-soissons.fr
c e-mail : mfbacque@club-internet.fr
Reçu :
5
Janvier
2018
Accepté :
18
Février
2018
Depuis la loi Leonetti (2005) en France, lorsqu’un patient en fin de vie n’est plus en état de communiquer, il est nécessaire de connaître son opinion antérieure en cas de prise de décisions thérapeutiques complexes. En 2017, la loi Claeys-Leonetti rend les directives anticipées (DA) opposables, ce qui signifie que les DA s’imposent à l’équipe médicale (en dehors de certaines situations d’urgence). Or, un sondage mené en 2017 sur un échantillon de population française représentatif montre que 14 % des personnes ont rédigé leur DA. Dans cet article, nous proposons une discussion sur les difficultés actuelles d’application pratiques de la loi : 1) les DA sont plus importantes que l’avis médical ; 2) les DA sont plus importantes que l’avis de la personne de confiance ; 3) le principe d’autonomie est supérieur à celui de bienfaisance/paternalisme ; 4) la confiance a priori accordée au monde médical et à la personne de confiance est remise en cause. Quelques pistes seront également abordées pour faciliter le lien entre patient, proches et équipe soignante : 1) utiliser un modèle pour écrire ses DA ; 2) écrire ses DA sur une page blanche ; 3) s’aider d’une médiation (comme les cartes Go Wish).
Abstract
Since the law Leonetti (2005) in France, at the end of life of a patient, it is necessary to know his former wishes in front of complex therapeutic decisions. In 2017, the law Claeys-Leonetti declares that the Advance Decisions (AD) can be opposable. This means that AD are mandatory (except in an emergency situation). A survey was conducted on a French representative population and showed that only 14% had written their AD. In this paper, we propose a discussion about the current issues in law application in practice: 1) AD are more relevant than medical advice; 2) AD are more relevant than the Support Person; 3) the principle of autonomy is more relevant than the benevolence/paternalism principle; 4) the a priori confidence given to the medical community is the subject of a debate. Some outcomes will be proposed by the authors to facilitate the ties between the patient, his family care givers and medical professionals: 1) to use a template before writing the AD; 2) to write the AD on a white sheet; 3) to get helped with a mediation tool (as the card game Go Wish).
Mots clés : Directives anticipées / Loi Leonetti / Loi Claeys-Leonetti / Personne de confiance / Médiation / Discussion / Fin de vie / Modèle de directives anticipées
Key words: Advance directives / Law Leonetti / Law Claeys-Leonetti / Support person / Mediation / Discussion / End of life / Template of advance directives
© Lavoisier SAS 2018