Dossier

Lorsque le cancer et ses traitements réactivent les traumatismes sexuels subis dans l'enfance

When Being Diagnosed with Cancer and Facing Treatment May Reactivate Childhood Sexual Trauma

¹ Psychologue, sexologue Centre Paul-Strauss, chef de l'unité de psycho-oncologie, consultation d’onco-sexologie, 3, rue de la Porte-de-l'Hôpital, BP 30042, F-67065 Strasbourg cedex, France
² Strasbourg Oncologie Libérale, centre de radiothérapie de la Robertsau, 184, route de la Wantzenau, F-67000 Strasbourg, France
³ Responsable du Groupe de Travail « Onco-Sexologie » de l’Association Interdisciplinaire post Universitaire de Sexologie (AIUS)  

^* e-mail : emarx@strasbourg.unicancer.fr

Reçu : 11 Avril 2016
Accepté : 25 Avril 2016

Résumé

La confrontation au diagnostic de cancer et à ses traitements peut constituer un événement de stress majeur dans la vie d'un individu et révéler les violences sexuelles subies dans l'enfance. L'étude de cinq cas cliniques, centrée sur le discours, les attitudes non verbales et les mécanismes de défense, montre en quoi l'entrée dans le parcours de soins et la réactivation du traumatisme sexuel constituent une double peine pouvant conduire à un échec de la prise en charge. Les effractions corporelles qui accompagnent les traitements peuvent réactiver des traumatismes sexuels refoulés et induire une souffrance psychique majeure. Elles soulignent la nécessité d'un repérage précoce de la détresse psychologique et d'une prise en charge pluridisciplinaire, où la consultation d’onco-sexologie a toutes les raisons d'être adaptée aux besoins du patient.

Abstract

Being diagnosed with cancer and coping with treatment can lead an individual to face major stress and reveal sexual abuses suffered in childhood. The study of five clinical cases centered on discourse, non-verbal behavioural patterns as well on defense mechanisms will demonstrate the extent to which undergoing treatment combined with the re-emergence of childhood sexual trauma constitutes a dual punishment that may lead to failure in care.

Bodily violation associated with treatment can reactivate repressed sexual trauma and cause major psychic suffering. This clearly exposes the necessity of early detection for psychological distress and multidisciplinary care which should include an oncosexology consultation adapted to the patient's specific needs.